Paula González, professeure et coordinatrice de la section bilingue de français dans l’IES Fortuny à Madrid, a répondu aux questions de Madrigalia afin d’aborder la situation du français dans son établissement scolaire.

Combien d’heures par semaine sont consacrées à l’enseignement du français ?
Trente et une heures.
Quel type d’activités réalisez-vous en cours afin de renforcer/développer les compétences linguistiques des élèves ? Participent-ils activement ?
Les activités sont toujours variées pour tenter de se concentrer sur les quatre compétences. Le support principal est le livre, car les élèves trouvent très rassurant d’avoir un support physique et, à partir de là, je le complète souvent –parfois même trop– avec d’autres activités qui me semblent plus intéressantes. Par exemple, je travaille la presse, l’actualité, des sujets qui les intéressent, des jeux, des chansons, des débats… Je travaille beaucoup l’oral en cours. En effet, dans des groupes plus nombreux, comme ceux de la matière facultative où il y a 30 élèves, ou même dans le groupe de 1º ESO de la section bilingue, où il y en a 22, il est vrai qu’il est difficile ’de s’occuper de tous les élèves et de les faire tous participer. Surtout que forcer un élève à participer casse la dynamique parce qu’il y pense, il n’ose pas à répondre, les autres s’ennuient… C’est une question que, personnellement, je devrais essayer de perfectionner pour voir comment m’améliorer afin que tous les étudiants participent et non seulement ceux qui le souhaitent. C’est compliqué parce que le nombre d’élèves est considérable, mais nous y parvenons assez bien avec les assistants de conversation, même si c’est encore très difficile pour moi.
Selon vous, pour quelles raisons les élèves décident de ne pas étudier le français ?
Pour la matière facultative, la raison principale est la difficulté, car la langue est plus compliquée au fur et au mesure que l’on avance et cela demande plus d’efforts que dans d’autres matières. Les étudiants essaient donc souvent d’éviter l’effort. Par ailleurs, le français comme langue seconde empêche les étudiants de choisir des matières plus spécialisées dans le cadre du Bachillerato. Quant à la section bilingue, plusieurs élèves abandonnent le français parce qu’ils le considèrent un handicap dans leur développement scolaire ou parce qu’ils n’ont pas fait assez d’efforts et, par conséquent, ils finissent par se noyer. Le rythme est très rapide dans la section bilingue française.
Avez-vous la possibilité de participer à des ateliers ou à des formations pour perfectionner vos méthodes d’enseignement ?
Oui. Je me concentre plutôt sur la numérisation dernièrement.
En vue de la situation du français dans la Communauté de Madrid, quel type de mesures considérez-vous essentielles, en tant qu’enseignante, pour promouvoir le français et améliorer son enseignement et son apprentissage ?
Je ne pense pas que l’on puisse faire plus que ce que nous faisons déjà pour promouvoir le français. Je refuse d’être une animatrice de loisirs en cours. Je respecte beaucoup la matière et je préfère avoir moins d’élèves que d’avoir plus et n’importe comment seulement parce que le français est considéré une matière facile ou parce qu’on regarde beaucoup de films en cours et qu’on chante beaucoup. Je ne veux pas cela. Je pense que les activités en français sont bien promues à l’Institut français. D’ailleurs, quand nous voulons faire une excursion, il y a toujours beaucoup de choix. Je pense que le français devrait être une matière obligatoire, comme l’est la deuxième langue étrangère dans d’autres pays. La seule chose dont le français a besoin est d’être considéré de façon sérieuse dans cette Communauté pour être à la hauteur de l’Europe. Rien de plus, rien de moins.
Comment abordez-vous les cultures francophones dans vos cours ?
Je le fais avec des vidéos, des articles, des chansons, même avec les sujets proposés par le livre. Pour moi, c’est un prétexte pour apprendre aux étudiants cette culture et la développer un peu plus.
Avez-vous des conseils pédagogiques que vous aimeriez partager avec vos collègues ?
Il faut jouir de ce que l’on fait. Si un enseignant n’aime pas ce qu’il fait, il est impossible que les étudiants l’apprécient. Si vous n’êtes pas convaincu que ce que vous faites est « cool », vous ne les motiverez pas. Par exemple, vous arrivez en cours avec une chanson de 1960 et les étudiants disent « Prof, mais ça vient de la préhistoire », mais vous êtes convaincu qu’ils vont l’aimer et vous l’aimez, alors ils finiront par l’apprécier parce que vous leur transmettez cette valeur. Cela se passe également que quand nos parents nous transmettent leurs préférences. Nous finissons par aimer des chansons ou des artistes que l’on écoutait pendant l’enfance parce que nos parents les adoraient. C’est la même chose.
Outre l’enseignement, avez-vous d’autres fonctions au sein de ’l’établissement ?
Je suis directrice adjointe des études parce que je suis la coordinatrice de la section bilingue française de l’établissement.
Quelles sont les différences entre un établissement ordinaire et un établissement bilingue ?
Le volume horaire des cours de langues étrangères pour les élèves. Dans cet établissement, la section française en tout huit heures de français réparties en cinq heures de français et trois heures d’histoire en français. Les étudiants ont également cinq heures d’anglais, la deuxième langue étrangère obligatoire, et les matières d’éducation physique, de dessin et de musique, aussi en anglais.
Pourquoi avez-vous choisi d’enseigner dans la section bilingue ? À quel type d’enseignants recommanderiez-vous cette section ?
Je le conseille à tous les professeurs de français, car cela n’a rien à voir. La matière facultative, elle, est limitée à deux heures. La différence entre deux et trois heures est déjà très importante dans cet établissement. La troisième heure est optionnelle, mais les étudiants qui l’ont intégrée ont fait des progrès considérables par rapport aux autres. Une troisième heure marque une grande différence, alors imaginez ce que seraient cinq heures de français, plus la matière d’histoire en français, plus une autre matière à inclure l’année prochaine. La maîtrise de la langue prend un essor considérable et, à partir de 2º ESO, le professeur n’est plus obligé d’utiliser l’espagnol s’il n’en a pas besoin. La différence est donc flagrante. De plus, vous pouvez travailler toute la partie culturelle, la Francophonie...
Que diriez-vous à une famille qui hésite à inscrire son enfant dans une école à section bilingue ? Et à un élève ?
Je dirais aux parents de ne pas hésiter à inscrire leurs enfants dans le programme s’ils ont une section française près de chez eux. Personnellement, je n’ai pas de section française proche de mon domicile, autrement je n’aurais pas hésité. Je pense que cette offre publique permet aux élèves d’être vraiment trilingues. Il faut payer pour cela la plupart du temps, autrement c’est impossible de l’obtenir. Dans la Communauté de Madrid, je crois qu’il n’y a que 19 établissements scolaires secondaires sur environ 300 qui offrent cette option. Je comprends que les enfants veulent rester dans leur quartier et c’est pourquoi, à titre personnel, je n’ai pas inscrit mes enfants dans une section française, mais s’ils ont cette possibilité dans leur quartier, il ne faut pas hésiter. Je dirais aux élèves que c’est vrai que la section française demande plus d’heures au niveau académique, mais cela permet aussi de s’assurer qu’ils sont dans des classes où l’on travaille très bien. Ce sont en général des élèves qui ont des inquiétudes académiques où le respect et les valeurs sont très présents. S’ils veulent être dans un environnement calme et harmonieux, c’est l’endroit idéal. De plus, pour eux, c’est une valeur ajoutée à leur formation.
Que pense le reste du professorat qui n’enseigne ni français ni DNL (Discipline Non Linguistique) des sections linguistiques ?
Depuis plusieurs années, je crois que les enseignants sont habitués à avoir des sections. Au début, on considérait le professorat de la section bilingue comme « l’ennemi » qui pouvait nous voler la place ou nous déplacer. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Je pense que, désormais, il est normal d’avoir des sections et, surtout, car il est prouvé qu’elles sont très positives. Je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi la section bilingue anglaise n’enseignerait pas l’histoire en anglais l’année prochaine sachant qu’il a été démontré que ce n’était pas du tout un problème. Dans le cas du français, la professeure est en avance sur le programme par rapport à la matière d’histoire en espagnol. Le contenu n’est pas réduit, bien au contraire. Cette matière est même comparée à l’histoire de la France, par exemple. Je ne pense pas qu’ils ne valorisent pas les résultats, mais ils font des tests et tout cela est très politisé.
Paula González: “Lo único que le falta al francés es que en esta Comunidad se lo tomen en serio para estar a la altura de Europa. Ni más, ni menos” Paula González, profesora y coordinadora de la sección bilingüe de francés del IES Fortuny de Madrid, ha respondido las preguntas de Madrigalia para comentar la situación del francés en su centro.

¿Cuántas horas semanales se dedican a la enseñanza del francés?
Treinta y una.
¿Qué tipo de actividades realiza en clase para desarrollar las competencias lingüísticas de los alumnos? ¿Consigue que participen activamente en clase?
Las actividades son siempre muy variadas para intentar enfocarlas a las cuatro competencias. El apoyo principal es el libro porque a ellos les tranquiliza mucho tener un soporte físico y, a partir de ahí, complemento muchísimo –casi a veces de más– con otras actividades que me parece que son mucho más interesantes. Por ejemplo, cojo prensa, actualidad, temas que les interesan, juegos, canciones, debates… Trabajo muchísimo la oralidad en clase. Efectivamente, en grupos más numerosos, como los de optativa que llegan a 30 o incluso en el grupo de 1º ESO de la sección bilingüe que son 22, es verdad que es complicado llegar a todos los alumnos y que todos participen. Sobre todo, obligar a un alumno a que participe rompe mucho la dinámica porque está pensando, no se atreve, los demás se aburren… Es un tema que yo, personalmente, debería intentar depurar más para ver cómo conseguir mejorar que todos los alumnos participen y no solo aquellos que quieren. Es complicado porque el número de alumnos es grande, pero lo conseguimos bastante haciendo desdobles con las auxiliares de conversación, aunque todavía me sigue costando muchísimo.
En su opinión, ¿cuáles son los motivos por los que los estudiantes deciden no estudiar francés?
En optativa porque cada vez es más difícil. La asignatura se complica y requiere más esfuerzo que otras. Entonces muchas veces es un intento por evitar el esfuerzo. Por otro lado, es porque el francés como segunda lengua les impide seguir con los estudios más especializados después en Bachillerato. En cuanto a la sección bilingüe, muchos alumnos la abandonan porque les resulta un hándicap dentro de su desarrollo académico o porque no han hecho el esfuerzo suficiente y se les acaba atragantando. En la sección bilingüe de francés vamos muy rápido.
¿Ha tenido la oportunidad de asistir a talleres o a cursos para actualizar sus métodos de enseñanza?
Sí. Aunque últimamente estoy más centrada en digitalización.
Teniendo en cuenta la situación del francés en la Comunidad de Madrid, como docente, ¿qué tipo de medidas considera indispensables para promocionar el francés, además de mejorar su enseñanza-aprendizaje?
No creo que se pueda hacer más de lo que hacemos para promocionar el francés. No estoy dispuesta a convertirme en una monitora de tiempo libre dentro de la clase. Respeto mucho la materia y prefiero tener menos alumnos a tener más y de cualquier manera porque sea “la María” o porque en clase de francés se ven muchas películas y se canta mucho. No quiero eso. A nivel del Instituto Francés, yo creo que se promocionan mucho las actividades en francés. De hecho, cuando queremos hacer alguna salida, siempre tenemos muchas opciones. Yo creo que directamente tendría que ser una materia obligatoria, tal y como es la Segunda Lengua Extranjera en otros países. Creo que es lo único que le falta al francés es que en esta Comunidad se lo tomen en serio para estar a la altura de Europa. Ni más, ni menos.
¿Cómo introduce las culturas francesa y francófona en sus clases?
A través de vídeos, de artículos, de canciones, incluso de temas que tratan los libros. Para mí es una excusa para enseñarles esa cultura y desarrollarla un poco más.
¿Tiene algún truco sobre cómo dar clase que quiera compartir con sus compañeros a través de esta entrevista?
Disfrutarlo. Es que, si un profesor no disfruta lo que hace, es imposible que los chavales lo aprecien. O tú lo vives y estás convencido de que lo que estás haciendo mola o no les vas a motivar a ellos. Por ejemplo, tú llegas con una canción de 1960 y te dicen “¡Hala, profe! ¡Pero si eso es de la prehistoria!”, pero tú llegas convencida de que les va a gustar y te gusta, y lo acaban gozando porque tú les transmites ese valor. Es lo mismo que cuando nuestros padres nos transmiten sus gustos. Te acaban gustando canciones o cantantes que has escuchado de pequeña porque a tus padres les gusta y te lo acaban inculcando. Pues esto es igual.
Además de profesora, ¿tiene usted algún otro cargo en el centro?
Soy jefa de estudios adjunta porque soy coordinadora de la sección bilingüe de francés del centro.
¿Cuáles son las diferencias entre un centro normal y un centro bilingüe?
La carga lectiva de los alumnos en cuanto a las horas de lenguas extranjeras. Aquí en este centro, la sección de francés tiene, en total, ocho horas de francés divididas en cinco horas en la materia de Francés y tres en Historia, pero además tienen cinco horas de Inglés Segunda Lengua Extranjera obligatoria –ellos sí la tienen obligatoria– Educación Física, Dibujo y Música, todas en inglés.
¿Por qué ha escogido impartir docencia en una sección lingüística? ¿A qué tipo de profesores se lo recomendaría?
Se lo recomiendo a todos los profesores de francés porque no tiene nada que ver. En optativa estás limitado a dos horas. Ya entre dos horas y tres horas se nota un montón en este instituto. La tercera hora es voluntaria, pero aquellos alumnos que la han integrado han avanzado considerablemente en comparación al resto. Una tercera hora marca una gran diferencia, imagina cómo serían cinco horas de francés, más Historia en francés, más quizás otra asignatura que está pendiente de incluir el año que viene. El despegue en el idioma es brutal y es que, a partir de 2º ESO, el profesor ya no tiene que recurrir al español si no quiere. Entonces hay una diferencia abismal. Además, se puede trabajar toda la parte de cultura, de Francofonía…
¿Qué le diría a una familia que está dudando si matricular a su hijo en un centro con sección bilingüe? ¿Y a un alumno?
A los padres les diría que no duden en matricular a sus hijos en el programa si tienen al lado una sección francesa. En mi caso, yo no tengo cerca de casa una sección francesa, si no, no lo hubiera dudado. Creo que, siendo una oferta pública, es que realmente los alumnos salen trilingües. Y eso, o se paga, o no lo consigues. En la Comunidad de Madrid creo que solo son 19 los institutos de alrededor de 300 los que ofrecen esta opción. Entiendo que muchas veces los chavales quieren estar en sus barrios y por eso yo, personalmente, no he inscrito a mis hijos en la sección francesa, pero si tienen esa opción en sus barrios, que no lo duden. A los alumnos les diría que es verdad que la sección de francés requiere más horas lectivas, pero también les asegura estar en aulas en las que se trabaja muy bien. Normalmente son alumnos con inquietudes académicas donde el respeto y los valores están muy presentes. Si quieren estar donde se respira tranquilidad y armonía, este es su sitio. Además, para ellos es un valor añadido en su educación.
¿Cómo es la acogida y la opinión que el resto de los docentes del claustro que no es ni de francés ni de las DNL (Disciplina No Lingüística) tiene sobre las secciones lingüísticas?
Como ya llevamos muchos años, yo creo que los docentes se han acostumbrado a que haya secciones. Cuando empezaron, efectivamente se veía como “el enemigo” que podía quitarte la plaza o desplazarte. Ahora ya no. Creo que ahora se ha normalizado que las secciones existan y, sobre todo, porque creo que se ha demostrado que son muy positivas. De hecho, no entiendo por qué en la sección bilingüe de inglés no se va a dar Historia en inglés el año que viene cuando está hiperdemostrado que no supone ningún hándicap en absoluto. En el caso de francés, la profesora va adelantada al temario en cuanto a Historia en español. No se dan menos contenidos ni muchísimo menos. Incluso en muchas ocasiones se compara con la Historia de Francia, por ejemplo. Así que yo creo que no valoran los resultados, sino que van haciendo pruebas y está todo muy politizado.